Le SPOC dans l'éducation n'existait pas à l'époque où les cours en ligne ouverts et massifs (MOOC) étaient annoncés comme une nouvelle ère dans l'éducation. Des startups technologiques profondément enracinées dans les plus grandes institutions du monde ont levé des millions de dollars et attiré des centaines de milliers d'étudiants qui se sont inscrits à ces cours gratuits.

Alors que de nombreux universitaires étaient enthousiasmés par la possibilité de partager leurs connaissances avec ceux qui espéraient réorienter leur carrière, les professeurs qui avaient enregistré leur propre salle de classe comprenaient déjà les fondements technologiques qui rendaient les MOOC possibles. Pour eux, on est loin du changement monumental annoncé par les médias.

Grâce à un processus d'enregistrement vidéo connu sous le nom de capture de cours et à l'utilisation de systèmes de gestion de l'apprentissage (LMS), les enseignants des universités du monde entier créaient déjà de facto cours en ligne pour leurs étudiants. Les étudiants pouvaient regarder et revoir les cours tout au long de l'année, télécharger des lectures à partir du site Web du cours, et même soumettre des travaux vidéo par le biais de boîtes de dépôt intégrées aux sites Web des cours.

Pourquoi les MOOC échouent

Les MOOC utilisent généralement des technologies et des principes similaires à ceux des cours existants qui utilisent la capture de cours et les LMS. La différence entre ce que faisaient les enseignants dans les salles de classe en dur du monde entier et ceux qui poursuivaient les MOOC résidait dans les deux premières lettres de l'acronyme : massif et ouvert.

C'est également en raison de ces deux attributs que le MOOC n'a, jusqu'à présent, pas réussi à remodeler fondamentalement l'éducation.

Si les faibles barrières à l'entrée ont permis à des milliers d'étudiants de commencer ces cours en ligne ouverts, les MOOC n'ont pas, en général, été en mesure de capturer la rigueur et l'engagement de l'expérience en classe.

De nombreux MOOC sont structurés davantage comme un enseignement en ligne à la demande que comme un véritable cours universitaire limité dans le temps. Ils se concentrent sur la fourniture de contenu sans mettre l'accent sur la réalisation de devoirs ou d'autres activités qui aident les étudiants à apprendre, retenir et appliquer le contenu.

Bien sûr, les étudiants les plus motivés peuvent surmonter ces obstacles, mais en l'absence de responsabilité (académique, sociale ou financière), les étudiants ne sont guère incités à suivre les cours, ce qui se traduit par un taux d'abandon élevé. Les étudiants reçoivent des certificats d'achèvement et non des crédits.

Les professeurs et les universités ont eux aussi du mal à gérer leurs investissements dans les MOOC. Le coût d'un cours MOOC peut s'élever à plusieurs dizaines de milliers de dollars, dont une grande partie est consacrée à l'expertise audiovisuelle et aux studios d'enregistrement spécialisés pour produire le contenu. Étant donné que de nombreuses universités capturent déjà des vidéos par le biais de technologies de capture de cours et de classe inversée, on se demande de plus en plus si le financement supplémentaire des MOOC en vaut la peine.

SPOC dans l'éducation

Alors que l'engouement pour les MOOC s'essouffle, un nouvel acronyme à la mode fait son apparition dans le langage courant de l'apprentissage en ligne : le petit cours privé en ligne (SPOC). Les SPOC sont définis comme "une version d'un MOOC utilisée localement avec des étudiants sur le campus". Plus précisément, les SPOC décrivent deux approches éducatives déjà largement adoptées :

1. Enseignement à distance
2. Classes inversées

À l'instar des MOOC, l'enseignement à distance et la salle de classe inversée s'appuient sur des cours vidéo enregistrés et des "micro-cours" diffusés sur Internet. Dans les deux cas, la matière peut être assimilée au rythme qui convient à chaque élève. C'est le SPOC dans l'éducation en action.

enseignement à distance

Les étudiants non traditionnels apprennent à distance depuis des décennies, en remontant jusqu'aux cours par correspondance. Au fil du temps, les moyens de communication de l'époque ont ouvert la voie à des méthodes nouvelles et améliorées de transmission de l'information, de contrôle des travaux et de collaboration entre camarades de classe.

Aujourd'hui, les professeurs d'universités, d'établissements d'enseignement supérieur et d'écoles professionnelles sont de plus en plus nombreux à proposer leurs cours en ligne. Avec des classes de taille similaire à celles des salles de classe des campus, les étudiants ont la possibilité - et souvent l'obligation - de s'entretenir individuellement avec leurs professeurs. Étant donné que les professeurs enseignent à 10, 15 ou 20 étudiants à la fois au lieu de 1000, 15 000 ou même 20 000, les travaux qualitatifs tels que les essais, les présentations et les projets peuvent à nouveau constituer une partie importante de l'enseignement en ligne.

Pour les universités et les établissements d'enseignement supérieur, le SPOC dans l'éducation peut offrir une nouvelle source de revenus et un moyen d'étendre leur portée en tant qu'institution. Comme les universités accréditées jouent un rôle important dans l'administration des SPOC, les étudiants peuvent acquérir une expérience universitaire accréditée qui compte pour leur diplôme ou leur certificat. C'est le cas de l'université d'État du Colorado où, cinq ans après l'ouverture d'un programme uniquement en ligne en 2008, son "campus mondial" accueillait 9 000 étudiants par an et fonctionnait avec un budget de plus de 50 millions de dollars.

Classes inversées

Chaque année, de nouvelles formes d'interaction en ligne rapprochent les gens, même s'ils sont séparés par des continents, des océans et des engagements de temps.

Mais qu'en est-il des millions de personnes qui étudient aujourd'hui sur les campus ? Comment l'éducation en ligne peut-elle les aider ? La salle de classe inversée réunit en un seul modèle le meilleur de la salle de classe et de l'apprentissage en ligne.

Les technologies, les processus et la familiarité des enseignants avec l'enseignement en ligne ont permis aux éducateurs d'aujourd'hui d'améliorer leur enseignement en classe de manière à accroître la compréhension, l'engagement et la rétention des étudiants. Les professeurs ont pris note et ont déjà commencé à mettre en œuvre de nouvelles façons de dispenser les cours, ce qui leur donne une nouvelle liberté et de nouvelles possibilités pour améliorer l'enseignement en classe.

Les formateurs peuvent enregistrer des démonstrations physiques de près avec plusieurs angles de caméra, expliquer une formule compliquée ou une expression mathématique étape par étape, ou partager un cours avec un musée en toile de fond depuis l'autre bout du monde.

Avant même de mettre un pied dans la salle de classe, les étudiants sont armés des informations de base dont ils ont besoin pour s'engager de manière critique dans la matière enseignée.

Libéré de la nécessité de réciter des informations de base, le rôle de l'instructeur change dans la salle de classe inversée. Au lieu de disparaître dans l'éther, comme le font souvent les professeurs avec les MOOC, où ils n'ont que peu ou pas de liens avec leurs étudiants, les instructeurs de la salle de classe inversée génèrent des liens plus profonds et plus significatifs basés sur un dialogue bidirectionnel. Ici, l'enseignant est un guide qui travaille en collaboration avec ses élèves pour faciliter l'apprentissage.

SPOC est un nouvel acronyme, mais pas une nouvelle approche de l'apprentissage.

En rendant le contenu accessible à un grand nombre de personnes dans le monde entier, les MOOC ont permis aux enseignants de partager leurs connaissances avec des étudiants qui n'auraient pas pu y accéder autrement. Les MOOC ont permis à une nouvelle génération d'apprenants de découvrir les types d'enseignement assisté par vidéo qui existaient déjà dans les établissements traditionnels.

Grâce à des années de mise en œuvre de la vidéo en classe et de la communication virtuelle par le biais de systèmes de gestion de l'apprentissage, les éducateurs ont continué à trouver de nouvelles et meilleures façons d'établir des relations plus étroites avec leurs élèves. Le terme SPOC profite de l'engouement suscité par les MOOC pour étendre l'impact d'une série d'innovations apportées par les éducateurs pour améliorer l'expérience d'apprentissage.

L'essor du SPOC dans l'éducation n'est pas une révolution, mais il témoigne encore davantage de l'impact de l'enseignement vidéo-assisté sur les élèves d'aujourd'hui, qu'ils étudient en salle de classe ou sur le site cloud.

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